Soixante-quatorze jours après son lancement le 5 janvier, ce téléphone s’est vendu à 150 000 exemplaires dans le monde, selon une enquête publiée, mardi, par le cabinet américain d’études Flurry. Soixante-quatorze jours, c’est précisément le temps qu’il avait fallu à Apple pour écouler 1 million d’iPhone en 2007. La comparaison fait d’autant plus mal à Google qu’à l’époque l’engouement pour les téléphones dits “intelligents” (les smartphones, capables de bien plus que le simple coup de fil) n’en était qu’à ces balbutiements.
Ce qui devait être le fer de lance du géant de Mountain View dans sa conquête du secteur du mobile se fait même sérieusement voler la vedette par un autre téléphone : le Droid. En 74 jours d’exploitation, cet appareil, équipé du système d’exploitation Android de Google mais mis au point par Motorola, a été acheté par 1,05 million de consommateurs. Des ventes qui en font actuellement le plus sérieux concurrent de la star d’Apple.
De fait, Google paie les pots cassés d’une stratégie que nombre d’observateurs jugeaient risquée. En choisissant de distribuer son Nexus One uniquement sur Internet, le groupe se privait de la vaste base d’abonnés et de la force de frappe commerciale des opérateurs qui, à l’instar des américains AT&T ou Verizon, se sont bien gardés de le promouvoir…
“Rolls-Royce” des smartphones
L’écart des ventes entre le Nexus One et l’iPhone s’explique également par l’important bouche à oreille dont a pu bénéficier l’appareil d’Apple lors de son lancement. Produit révolutionnaire, premier grand écran tactile et campagne de pub à la démesure de la nouveauté, le smartphone de Steve Jobs jouissait d’une aura dès son arrivée sur le marché. Depuis, les smartphones sont entrés dans les mœurs ; Nexus One n’est en fin de compte qu’un concurrent de plus.
Mais Google a-t-il vraiment eu l’intention de faire trembler Apple ? Son téléphone aurait été pensé comme une “Rolls” plutôt que comme un produit de masse. Ses créateurs avaient espéré, fin janvier, qu’il se vendrait à 150 000 exemplaires et voulait avant tout en faire une vitrine de leur savoir-faire.
N’empêche que les analystes du secteur avaient tablé, à l’instar de Goldman Sachs, sur 3,5 millions de Nexus One vendus en 2010. On en est loin et les actionnaires de Google risquent de faire grise mine. C’est peut-être la raison pour laquelle la société a annoncé, mercredi, un accord pour étendre le réseau de distribution de son appareil à AT&T, le premier opérateur téléphonique aux Etats-Unis
Par Sébastian SEIBT
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