Sur ce marché, Maroc Telecom mène encore la danse avec plus de 16,7 millions de clients, suivi de Méditel avec près de 10,7 millions, et Inwi qui a réussi à recruter 3 millions d’abonnés selon les données de l’ANRT. Mais ce dernier-venu sur le marché affiche de grosses ambitions. Il a pris plus de 57% des acquisitions nettes sur les trois derniers mois pour un total de 1,12 million de nouvelles recrues, devant Maroc Telecom avec 32% et Méditel, 10%. Chez ce dernier, on confie qu’il n’y a pas péril en la demeure. D’autant plus que «les résultats de l’entreprise sont complètement en phase avec les attentes» et que «le comportement des différents indicateurs nous confortent dans nos choix stratégiques», explique Mohamed Elmandjra, directeur général. Méditel reste en effet dans un trend haussier au regard de ses résultats à fin septembre. Le chiffre d’affaires a progressé à deux chiffres, 11%, pour s’établir à 4,2 milliards de DH. Côté profitabilité, le résultat net a progressé de 91%, soit 270 millions de DH. L’Ebitda affiche également une belle performance avec 9% de progression, soit 1,6 milliard de DH.
· 30,5 millions d’abonnés pour 31,4 millions d’habitants
· Grosse percée de l’Internet 3G
Par ailleurs, la performance d’Inwi reflète clairement ses campagnes de promotion très agressives, lancées au début de l’été. Des opérations qui offrent beaucoup de gratuités de trafic pour, disent les équipes marketing de l’opérateur, «développer la communauté Inwi».
En tout cas, la percée, encore molle de la filiale télécoms de l’ONA, confirme que «la compétition s’intensifie sur le marché de la téléphonie mobile», de loin le plus important en valeur. Mais il est trop tôt pour dire si ce forcing a un quelconque impact financier sur le leader du marché, sachant que Maroc Telecom ne publiera ses chiffres du troisième trimestre que le 8 novembre. Ce qui, à coup sûr, permettra réellement de mesurer l’impact financier éventuel de cette concurrence acharnée sur le premier opérateur du marché, car c’est là l’aspect le plus important du business. Si Inwi a effectivement capté 1,5 million de clients à fin septembre, la question est de savoir quelle est réellement leur contribution en termes de création de valeur additionnelle sur le marché. Revenu par client (ARPU) s’entend!
De toute évidence, vu le taux de pénétration du marché, d’environ 97%, on voit bien que l’on est en plein dans un marché de multi-équipement où les clients ont plusieurs cartes SIM chez les différents opérateurs. Sachant que, contrairement au prépayé, l’évolution du nombre de clients post-payé mobile est restée modeste (48.000), quasiment identique au trimestre précédent.
Sur le marché de l’Internet, ADSL reste stagnant en nombre de lignes depuis deux ans. Cette offre attire 29,29% des 1,65 million d’internautes. On semble pour le moment atteindre une limite du marché malgré les relances promotionnelles de Maroc Telecom. «La contrainte réglementaire d’un accès post-payé pour l’ADSL y est pour beaucoup, ainsi que, vraisemblablement, la qualité des bouquets de service associés à ce mode de connexion», analyse un expert.
Le parc Internet 3G reste très dynamique avec presque 150.000 clients nets par rapport à juin 2010. Il porte sur 70,53% de part de marché pour plus de 1,16 million de clients où l’offre Maroc Telecom progresse au détriment d’Inwi et de Méditel. Avec sa couverture technique et commerciale supérieure, Maroc Telecom devrait progressivement reprendre le leadership sur ce marché.
Le fixe ne bouge pas!
Le marché du fixe dont le parc global est de 3,7 millions de clients (abonnés résidentiels, professionnels et publiphones utilisant le réseau fixe), non plus, ne connaît pas de révolution. Il reste stable avec une très légère croissance du parc bayn d’Inwi (66,49% de part de marché) devant Maroc Telecom (33,12%) et Méditel (0,39%). A noter que sur le segment résidentiel, Maroc Telecom perd environ 5.000 lignes au profit d’Inwi. Ce qui explique qu’il n’y a pas de relance pour ce segment, et que par conséquent, le marché de l’Internet s’en trouve impacté.
Il n’empêche que le maintien d’une position quasi hégémonique de l’opérateur historique sur le fixe entreprise (94,16%) contre 3,66% pour Méditel et 2,18% pour Inwi montre que la guerre commerciale que se livrent les opérateurs se fera également au Maroc sur le segment mobile.
Bachir THIAM
[readon1 url=”http://www.leconomiste.com”]Source :leconomiste.com[/readon1]