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windows_mobile_7Les premiers « smartphones » équipés du système d’exploitation Windows Phone 7 doivent sortir le 21 octobre, chez HTC, LG, Samsung. L’éditeur mise sur les applications et les relations avec les développeurs et les opérateurs.

C’est aujourd’hui que Steve Ballmer présente Windows Phone 7. Pour Microsoft, c’est plus qu’une enième version d’un logiciel. C’est un peu la dernière chance pour le géant informatique de percer dans le mobile. Car pour l’instant, le bilan du groupe américain en la matière est négatif. L’institut Gartner prévoit que seulement 4,7 % des « smartphones » vendus dans le monde seront équipés d’un système d’exploitation développé par Microsoft. C’est quatre fois moins qu’Apple, BlackBerry ou Android, la solution de Google. Or, si Microsoft domine de la tête et des épaules l’industrie du PC avec Windows, son échec dans le mobile est un problème existentiel pour l’entreprise. Avec le développement des « smartphones », des tablettes et autres « netbooks », les consommateurs se connectent de plus en plus en mobilité. Impossible pour le premier concepteur de système d’exploitation pour PC de rater ce virage. Et là, même si Gartner doute du succès futur -il prévoit une part de marché de Microsoft de seulement 3,9 % en 2014 dans le mobile -, force est de constater que l’entreprise a mis le paquet avec Windows Phone 7. « Ca y est, on a l’impression que l’entreprise s’est mise en marche dans le mobile », estime un dirigeant d’un opérateur français. Il met en avant l’ergonomie améliorée du système d’exploitation et le fait qu’il intègre la messagerie instantanée de Microsoft, les fonctionnalités du Zune, le service de musique numérique, Explorer 6. De plus, il communique avec la console de jeux Xbox et les PC. Chaque année, 200 millions d’ordinateurs équipés de Windows sont vendus et le groupe a un parc installé de 42 millions de consoles de jeux. « C’est la première fois qu’un produit Microsoft rassemble tous les services de Microsoft », fait valoir Nicolas Petit, directeur marketing de la division Internet de Microsoft en France.

310.000 applications

Même son de cloche optimiste chez l’un des grands constructeurs de téléphones partenaires de Microsoft : « Microsoft a beaucoup investi dans le service. Il n’est pas nécessaire d’ajouter une “surcouche logicielle”. Nous ne réinventons donc pas le Windows Phone. » Heureusement, car, contrairement à Google, qui laisse les constructeurs personnaliser leur interface sur Android, Microsoft a édicté des règles très strictes afin de garantir la stabilité logicielle de ces téléphones. Cela n’a pas rebuté les équipementiers mobiles. Le 21 octobre prochain, LG, HTC, Samsung vont mettre en vente leurs modèles sur le marché français. Sony Ericsson, Acer, Asus, Dell ou encore Toshiba arriveront début 2011.

Pour réussir sa percée, le groupe mise sur deux autres points. D’abord, les applications. Elles participent désormais à la valeur d’un téléphone, ce pour quoi les consommateurs l’achète. Plus de 250.000 sont disponibles sur la boutique en ligne d’Apple et environ 60.000 sur celle d’Android. Mais Microsoft ne mise pas sur la quantité. « Nous voulons avoir des applications de qualité, qui donnent de la crédibilité au téléphone », explique Julien Codorniou, directeur du développement et des partenariats chez Microsoft France. PagesJaunes, Vente-privee.com et d’autres ont donc développé leurs applications. « Microsoft est le seul acteur avec trente ans d’expérience et de relation avec les développeurs », souligne le dirigeant. L’éditeur de logiciels met aussi en avant son souhait d’accompagner les développeurs. Il met ainsi à leur disposition un numéro de téléphone, en cas de problème. Ni Apple ni Google ne font un tel effort.

Enfin, Microsoft veut se donner le rôle du « gentil » dans le mobile, en privilégiant de bonnes relations avec les opérateurs. Les Orange, Vodafone et autres Verizon vendent des millions d’iPhone et ont peur de se retrouver dépendants d’Apple. ils voient donc plutôt d’un bon oeil l’arrivée d’un concurrent de poids de la marque à la pomme. En outre, les opérateurs mobiles craignent que les Apple et Google créent une relation directe avec leurs abonnés et n’en tirent profit. Là, Microsoft joue la différenciation. « L’interface de Windows Phone 7 est la nôtre, mais, en écran d’accueil, les services spécifiques de chaque opérateur seront disponibles », explique Nicolas Petit. Et contrairement à Apple et Google, Microsoft reverse aux opérateurs une partie des revenus tirés de la vente d’application ou de musique. Ces derniers peuvent même facturer eux-mêmes leurs abonnés en cas d’achat d’application. « Contrairement à d’autres, nous, nous contribuons au financement des réseaux des opérateurs », déclare Nicolas Petit.

Solveig Godeluck

[readon1 url=”http://www.lesechos.fr”]Source :lesechos.fr[/readon1]

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