Bharti Airtel, premier opérateur télécoms indien, a annoncé hier avoir réuni les 8,3 milliards de dollars nécessaires au rachat des actifs africains du koweïtien Zain, à quatre jours de la fin de la période de négociations exclusives. Les financements sont apportés en grande majorité par les banques Standard Chartered et Barclays. HSBC, BNP Paribas, Crédit Agricole ou encore Merrill Lynch participent également à l’opération. Si la transaction est conclue, ce serait le plus gros prêt jamais accordé à un emprunteur indien pour une acquisition. Au total, Bharti pourrait débourser 9 milliards de dollars et prendre à sa charge une dette de 1,7 milliard de dollars. L’opération lui permettrait de mettre la main sur 42 millions d’abonnés de téléphonie mobile dans 15 pays africains, parmi lesquels le Ghana, le Nigeria et le Tchad. Une base d’abonnés qui viendrait s’ajouter à ses 122 millions de clients en Inde.
C’est la troisième fois que Bharti tente de prendre pied sur le marché africain, après ses deux précédentes tentatives de rapprochement avec le sud-africain MTN. Le groupe cherche à s’étendre sur les marchés émergents, l’Inde étant le théâtre d’une sévère guerre des prix sur le mobile. Récemment, il avait acquis 70 % d’un opérateur bengali.
De son côté, Zain avait tenté de revendre ses actifs africains à Vivendi à l’été 2009, mais les deux parties n’avaient pas réussi à tomber d’accord. L’opérateur koweïtien était entré sur le marché africain en 2005 en reprenant les actifs de Dutch Celtel pour 3,5 milliards de dollars. Il devrait conserver ses activités au Maroc et au Soudan.