Jeune Afrique : Où en êtes-vous dans le développement de la couverture du pays ? Qu’en est-il de la 3G ?
Brelotte Ba : Aujourd’hui, après quatre ans de présence dans le pays, nous couvrons déjà 75% de la population et détenons une part de marché de 30%. Dans un pays enclavé comme le Niger, il y a deux enjeux : la connectivité aux réseaux internationaux et la connectivité sur le territoire grâce à la fibre optique. L’arrivée du câble ACE (Africa Coast to Europe, NDLR) depuis les pays côtiers à la fin de l’année devrait répondre à la première exigence et nous permettre de déployer ensuite la fibre dans l’ensemble du pays. Aujourd’hui, Niamey et trois villes de province sont déjà connectées à la 3G.
Il y a récemment eu un débat au Niger sur la façon dont la fibre optique allait être déployée. Qu’est-ce qui a été finalement décidé ?
Aujourd’hui, le partage des infrastructures est une tendance lourde.
B.B. : En effet, dans un premier temps, le gouvernement nigérien a décidé d’accorder le monopole de l’installation à l’opérateur national Sonitel. Mais, après plusieurs rebonds, la Sonitel ne bénéficie plus de l’exclusivité dans le développement de la fibre optique. Orange Niger intervient à deux niveaux : faire le lien avec ACE, d’ici à la fin 2012 et investir dans nos propres fibres, que nous pourrons éventuellement partager avec les autres opérateurs présents au Niger (Airtel, Moov et l’opérateur public SahelCom, filiale de Sonitel ; NDLR). Aujourd’hui, le partage des infrastructures est une tendance lourde.
Comment comptez-vous développer des services à valeur ajoutée comme le m-paiement ?
B.B. : Nous avons lancé Orange Money (le service de m-paiement développé par Orange, NDLR) depuis un an et nous avons déjà quelques dizaines de milliers d’abonnés. Le service permet le transfert d’argent, le paiement des factures ou bien d’être rémunéré pour des prestations diverses. Nous avons aussi travaillé avec des partenaires comme le Programme alimentaire mondial, qui nous a confié le transfert d’aide financière à des familles sinistrées. À terme, nous voulons permettre aux utilisateurs de la solution Orange Money d’utiliser notre service depuis n’importe lequel des pays où il existe.
D’autre part, nous avons mis en place un service baptisé Labaroun Kassoua, qui permet aux exploitants agricoles d’accéder à distance au prix des matières premières sur les marchés des principaux centres urbains du pays pour un coût de 50 F CFA (0,08 euro) par consultation. Pour l’instant, c’est un écosystème que nous sommes en train de mettre en place.
Source: Jeuneafrique.com