Alors que l’essor du mobile se tarit sérieusement en Europe, malgré l’iPhone et d’autres gadgets technologiques, Didier Lombard, le PDG de France Télécom, a rapidement mis le cap sur l’Afrique. Patiemment, le patron y a tissé sa toile. Par des acquisitions, comme celle de Telkom Kenya à la fin 2007. Mais aussi et surtout par des investissements en partant de rien ou presque. Ainsi, Orange a gagné la troisième licence de téléphonie mobile en Tunisie en septembre dernier. Un peu plus tôt dans l’année, en mars, il avait ouvert un réseau GSM en Ouganda. L’opérateur dit ne pas avoir l’intention d’effectuer une méga-acquisition dans les pays émergents, mais veut s’y développer à petits pas.
Des téléphones à 20 dollars
Bien sûr, la facture moyenne mensuelle des Africains est bien plus faible que celle des européens. Un égyptien, client de Mobinil, dépense en moyenne 5 euros par mois pour passer des appels et envoyer des SMS via son téléphone mobile, contre 36 euros pour un Français. Mais la rentabilité des activités africaines n’a rien à envier à celles du Vieux Continent. Mobinil a dégagé une marge brute d’exploitation de 48 % sur les neuf premiers mois de 2009. Le cash-flow n’est positif que depuis début 2009 dans la mesure où l’opérateur est encore en phase d’investissements très lourds.
Mais les profits sont appelés à grimper. Car les équipements GSM, développés par les fabricants dans les années 1990, sont désormais peu onéreux. D’autant que les constructeurs chinois sont prêts à fournir les réseaux à crédit. Les Nokia et autre Motorola sont, eux, capables de produire des téléphones à 20 dollars. Bref, les opérateurs ont adapté leurs structures de coûts aux marchés locaux.
G. DE C.
[readon1 url=”http://www.lesechos.fr”]Source : lesechos.fr[/readon1]