Ce rachat permettrait à Orascom d’étendre son influence en Italie. Déjà troisième opérateur mobile grâce à Wind, il y dénombre près de 17 millions de clients. Son activité en téléphonie fixe en répertorie 1,77 million, contre 1,35 million dans l’internet à haut débit. Le groupe égyptien est par ailleurs très présent en Egypte où l’opérateur Mobinil lui rapporte 20% de son résultat brut d’exploitation pour 28,75% des parts dans cette société. Orange, l’actionnaire majoritaire avec 71,5% des parts, veut lui racheter ses actions. Orascom a jusqu’à présent repoussé toutes les offres de la filiale de France Telecom, au motif que le prix qu’offre le groupe français n’est pas assez élevé. Le bras de fer entre eux se poursuit.
Les 530 millions d’euros que lui propose Orange pour le rachat de ses parts dans Mobinil suffiraient largement à acquérir Tiscali, valorisé à 185 millions d’euros à la Bourse de Milan. À ce jour, le fournisseur d’accès Internet n’a pas encore répondu aux offres de Sawiris. “Ils ont l’intention d’aller seuls de l’avant”, commente le dirigeant d’Orascom. “J’ai quelques doutes sur le fait qu’ils y arrivent, mais je respecte leur choix.”
Il est vrai que la situation financière de Tiscali n’est pas des plus radieuses. Après un succès fulgurant au début des années 2000 qui lui avait permis de s’implanter dans toute l’Europe, Tiscali a dû peu à peu revendre les filiales qu’il avait acquises. En 2005, Tiscali France avait été vendue à Telecom Italia, plus connu sous le nom d’Alice. Toujours endetté, le groupe a cédé début juillet à Carphone Warehouse ses activités au Royaume-Uni pour un montant de 265 millions d’euros. Tiscali y avait récolté un peu moins de 684 millions d’euros de chiffre d’affaire en 2008, soit 70% de ses revenus. Ne lui reste plus que l’Italie, où le groupe a engrangé 313,5 millions d’euros la même année. S’il est parvenu à obtenir un moratoire auprès des banques, Tiscali a pâti d’un rapport du cabinet d’audit Ernst&Young, qui a émis des doutes sur sa viabilité.
Pour Orascom, la conquête du marché italien ne semble toutefois être qu’une étape dans une stratégie plus large. Dans un entretien au Figaro le 20 juillet, Naguib Sawiris a en effet envisagé l’idée de faire son entrée sur le marché français en s’alliant à un opérateur candidat à la quatrième licence mobile.
[readon1 url=”http://www.lesechos.fr”]Source : Les Echos[/readon1]