«Ce dossier n’est pas à l’ordre du jour», avait déjà déclaré le ministre Hamid Bessalah.
Même si l’ouverture du capital d’Algérie Télécom (AT) n’est plus à l’ordre du jour, les opérateurs français se bousculent pour participer à cette privatisation. Récemment, ce sont Orange et Vivendi qui ont manifesté cet intérêt, rapporte le quotidien Le Figaro. En fait, ils sont 45 géants mondiaux des télécommunications, notamment France Télécom et Qatar Telecom (Qtel), à s’intéresser à l’ouverture du capital de l’opérateur historique. Cependant, ce processus, évoqué depuis plusieurs années, est actuellement gelé. Le premier responsable du secteur, Hamid Bessalah est catégorique.
«Ce dossier n’est pas à l’ordre du jour.» «Notre souci actuellement est la mise à niveau d’Algérie Télécom, aussi bien au niveau de la gouvernance que de la gestion des ressources humaines et du marketing», avait-t-il encore précisé. Le président-directeur général d’AT, Moussa Benhamadi, allant dans le même sens, a clairement annoncé que le capital de son entreprise ne sera pas ouvert au privé.
Pour Benhamadi, la privatisation ne se justifie plus pour l’opérateur historique qui compte investir 100 millions d’euros d’ici à 2013 pour développer la fibre optique. En 2008, Algérie Télécom a réalisé un chiffre d’affaires d’un peu plus de 60 milliards de dinars. Entre 2003 et 2008, pas moins de 80 milliards de dinars ont été investis par AT dont 20 milliards consacrés au renouvellement de son réseau de téléphonie fixe. AT est actuellement en train de se restructurer et d’améliorer ses procédures de gestion en matière de management, avait expliqué le patron de l’entreprise.
Ainsi, et malgré toutes ces affirmations de la part des responsables du secteur quant à l’ajournement de l’opération de privatisation, les opérateurs français s’y intéressent toujours et cherchent des opportunités au Maghreb alors que la croissance du marché des télécoms ralentit en Europe. Orange vient de marquer un point en Tunisie. Dans ce pays, qui compte déjà deux opérateurs mobiles et deux opérateurs fixes, le français est en pole position pour remporter la troisième licence fixe et la troisième licence mobile que va attribuer le gouvernement tunisien. Déjà en 2006 Orange et Vivendi avaient souhaité être présents sur le marché tunisien. Ils avaient tous deux été candidats malheureux à la privatisation de Tunisie Télécom, finalement remportée par un fonds de Dubaï. Persévérant, Orange a donc retenté sa chance avec succès. Vivendi, lui, n’était pas candidat cette fois-ci alors qu’il était arrivé jusqu’en finale en 2006.
Dans le mobile, Orange sera en concurrence avec Tunisie Telecom (4 millions de clients). Il retrouvera surtout une vieille connaissance: Orascom Telecom qui détient 50% de Tunisiana, le deuxième opérateur avec 4,5 millions de clients