Où en est la recherche spatiale africaine ?
Pour Cheick Modibo Diarra, astrophysicien à la Nasa : « l’Afrique n’est pas à des années lumières de cette réalité. Il y a une jeune Sénégalaise qui est sortie récemment major de sa promotion en France, qui est astrophysicienne et travaille actuellement à Londres. On a beaucoup de gens qui, petit à petit, ont de l’expertise dans ce domaine, que ce soit dans l’aéronautique ou dans l’aérospatiale…?on arrivera à la conclusion selon laquelle l’accès à l’espace n’est pas un luxe, mais un investissement. »
L’amplification des activités spatiales de l’Afrique correspond à sa volonté de développement par la science et la technologie. Le Nigeria, très actif dans le domaine, annonce la reprise de ses activités d’exploration de l’espace avec la mise sur orbite, l’année prochaine, de son deuxième satellite Nigeria SAT-2, après le lancement de son premier satellite en 2003. Coût de l’opération : 300 milliards de francs CFA. SAT-2 devrait contribuer à la sécurité nationale dans la mesure où il permettra de surveiller les infrastructures pétrolières dans le Delta du Niger.
Le ministère angolais de l’Education a lancé cette année à Luanda, un réseau de transmission et de partage de données par satellite, capable de permettre en temps réel, l’échange et la distribution de données et d’informations entre le ministère et les délégations provinciales.
L’Afrique du Sud tient le haut du pavé
L’Afrique du Sud, héritière d’une longue tradition astrophysique, dispose d’une remarquable infrastructure pour aborder les sciences du globe, et de capacités certaines dans la conception de lanceurs et de satellites. De 1950 à 1970, l’Afrique du Sud a assuré le suivi de satellites américains pour déterminer les effets de la haute atmosphère sur leur orbite. En outre, les missions lunaires et interplanétaires ont été suivies depuis la station de Hartebeesthoek qui a notamment reçue les toutes premières images de Mars.
Les prémisses d’une technologie de lanceurs datent de l’Apartheid, avec les missiles RSA construits avec l’aide israélienne. Le 23 février 1999, Sunsat, premier satellite sud africain, construit par l’Université de Stellenbosch, fut mis en orbite.
Enfin, un accord récemment signé avec la Russie, ainsi que des partenariats renouvelés avec la NASA et l’ESA, lui permettront à l’avenir de lancer plus régulièrement des satellites. L’Afrique du Sud dispose indéniablement de tous les ingrédients pour tirer la recherche spatiale africaine vers le haut. Son objectif est de procéder elle-?même au lancement de satellites sur le territoire national.
Une conférence panafricaine pour définir des objectifs réalistes
Deux conférences sur le thème des sciences et des techniques spatiales ont déjà eu lieu: au Nigeria en novembre 2005 et en Afrique du Sud en octobre 2007. Elles ont permis de dégager un certain nombre de recommandations qui ont permis de définir des objectifs pour la Conférence d’Alger.
Cette 3eme Conférence a donc pour objet de sensibiliser les responsables africains sur l’importance des sciences et des techniques spatiales pour le développement socio-?économique durable de l’Afrique. Lieu d’échange d’informations privilégié, elle favorisera la coopération panafricaine dans le développement et l’application des technologies spatiales en mettant l’accent sur le partage des connaissances, le renforcement des capacités et la participation des pays africains à des projets communs.
[readon1 url=”http://www.afriqueavenir.org”]Source : afriqueavenir.org[/readon1]