“Dans le passé, la répression était graduelle, commençant par le blocage des sites, puis la réduction de la vitesse de navigation, jusqu’à la coupure totale des services internet pour tenter de cacher des faits qui témoignaient d’une grave atteinte à toutes les valeurs et traditions religieuses et humanitaires”, a-t-il expliqué. “Le service était limité à l’usage de quelques personnes”.
Concernant les destructions faites par les forces de Kadhafi durant la guerre, Belal explique que “les installations publiques ont été transformées en bases militaires de stockage et de combat, ce qui a fait d’elles des cibles légitimes pour l’alliance internationale, parce qu’elles constituaient une menace pour les civils. De ce fait, le secteur des télécoms, ainsi que tous les autres, a été touché”.
“De nombreuses antennes et standards ont été endommagés, et le câble qui assurait les services vers la région orientale a été coupé, déconnectant les services pour la région entière”, a-t-il ajouté. “Cela s’est ajouté à de nombreux dégâts d’importance variable, qui vont du mineur au majeur”.
Cet ingénieur en télécom explique que de nombreux équipements ont fait l’objet d’actes de sabotage, notamment les câbles principaux reliant la Tunisie à la Libye.
Belal souligne que son entreprise a d’ores et déjà réalisé plusieurs missions techniques qui ont permis de rétablir le service dans de nombreuses régions, comme Misrata, Bani Walid et Syrte, qui font partie des villes qui ont connu les dommages les plus importants pendant la révolution.
En premier lieu, l’entreprise de télécommunications a offert des services gratuits et sans limites mensuelles. Mais le rétablissement du service a également entraîné une croissance sans précédent de l’usage de l’internet, obligeant le fournisseur public à imposer un débit mensuel de sept giga-octets.
Pour leur part, les internautes libyens expriment leur insatisfaction quant au rythme de cette reprise.
“Nous avons encore le même ancien programme avec les mêmes prix, même si les conditions ont changé et en dépit du fait que certaines personnes ne perçoivent encore aucun salaire”, explique Mohammed al-Sharif, comptable et utilisateur de l’internet.
“L’internet est devenu nécessaire et essentiel”, ajoute-t-il. “Si l’on compare les prix avec ceux des pays voisins, on constate qu’ils sont très élevés, même si ce service aurait dû être assuré pour une valeur nominale dans les circonstances actuelles. On en a assez du monopole et des restrictions. Trop, c’est trop.”
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Abdel Razzak al-Bakhbakhi, ingénieur en télécommunication, explique que l’ancien système a été construit par des entreprises venues de Chine pour répondre aux propositions de Mohammed Kadhafi, fils du leader déchu.
“La Libye est un pays riche et les entreprises sont supposées être bonnes, célèbres et internationales, et venir de pays fabriquant ce type de de produits”, dit-il, ajoutant refuser les entreprises étrangères “parce qu’il y a de bons ingénieurs et de bons techniciens en Libye”.
Pour sa part, Nasser Ibrahim réclame que la porte soit ouverte à la concurrence et que les contrats soient modifiés pour profiter au fournisseur de services comme au consommateur.
“Je suis contre le service gratuit, mais en même temps, ce dernier doit être proposé à des prix adaptés aux conditions de vie des citoyens. Ceux-ci doivent être incités à utiliser l’internet et à naviguer ; on a vu comment les enfants accèdent à l’internet, ce qui est une étape déjà très avancée”, explique-t-il. “La mesure des pays se fait dorénavant au nombre d’utilisateurs de la toile qu’ils abritent.”
Source: magharebia.com