‘’Nous n’avons pas vu le décret signé par le chef de l’Etat annulant le contrat liant l’ARTP et Global Voice. Ce décret n’existe pas ! C’est la raison pour laquelle, jusqu’à présent, cette surtaxe est appliquée. La SONATEL est obligée, du fait de la réciprocité, de s’aligner sur les opérateurs étrangers. Nous appliquons une taxe de 120 francs. Nous ne pouvons pas continuer à vendre des communications à 120 francs pour payer 141 francs”, a expliqué le syndicaliste.
‘’La SONATEL sera obligée de réajuster les appels sortants à 141 francs”, a-t-il poursuivi, précisant que cette éventualité dépend du conseil d’administration de la société. ‘’Même si nous facturons à 141 Francs la minute pour les appels sortants du Sénégal, nous ne gardons dans nos caisses que 92 francs”, a-t-il toutefois indiqué.
Pour le syndicaliste, la logique économique est claire : des ”opérateurs identifiés” ont notifié à la SONATEL qu’ils vont appliquer le principe de réciprocité. De plus, par rapport à la même période de l’année 2009, a-t-il indiqué, il y a une chute du trafic international entrant pour la société.
‘’La SONATEL a subi une baisse de 17% sur le trafic international, ce qui induit une baisse des recettes fiscales que l’Etat devrait prendre”, précise un document remis à la presse qui souligne que cette baisse du trafic entrant à la Sonatel a été notée depuis l”’entré en vigueur” de la mesure confiant la gestion du contrôle des appels internationaux à Global Voice.
‘’Le Conseil d’administration n’a pas encore pris la décision d’augmenter la taxe sur les appels sortants du Sénégal et ne va pas la prendre très rapidement, en tout cas jusqu’à la fin de l’année. Nous sommes en train d’en débattre pour voir l’évolution de la situation”, a expliqué à son tour le représentant du personnel au conseil d’administration de la SONATEL, Ibrahima Konté.
Parlant de l’idée de ‘’nationaliser‘’ la société qui a été agitée par les autorités, il a estimé que c’est un ‘’lièvre” qu’on jette aux Sénégalais pour leur faire avaler l’opération Global Voice. ‘’Nous sommes pour la nationalisation, mais pas pour une nationalisation démagogique”, a-t-il cependant martelé.
‘’La présence des privés est nécessaire dans les entreprises nationales. Qu’est-ce qui se passe à la SENELEC ? 900 milliards de francs CFA, ça ne redresse pas. Ensuite, la récente nationalisation de la SENELEC. La SENELEC est détruite par une absence de vision qui veut aujourd’hui que tout le monde crie sur la SENELEC et ces Sénégalais payent des factures d’obscurité. Vous voulez avoir des délestages téléphoniques ?”, a-t-il poursuivi non sans humour.
Les travailleurs de la SONATEL comptent organiser une journée nationale d’actions le 21 octobre prochain, pour dire non ‘’aux prédateurs et aux fossoyeurs de notre économie”.
C’est à cette date que le coordonnateur de l’Intersyndicale Mamadou Aïdara Diop devra répondre à la citation directe qui lui a été service par le PDG de Global Voice, Laurent Lamotte, pour diffamation, suite à des propos tenus le 9 juillet au cours d’une assemblée générale des travailleurs.
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