La clameur soulevée par les 20 milliards de la licence de Sudatel ne s’est pas encore estompée que l’intersyndicale des travailleurs du secteur de la télécommunication veut porter un autre combat. En effet, au cours de leur face-à-face avec la presse,
Mamadou Aïdara Diop et ses camarades ont dénoncé «une escroquerie de haute voltige (qui) se prépare avec une initiative qui vise à confier la gestion du trafic international entrant à un prestataire privé Gobal voice group notamment». Ce qui serait en train de se préparer «au mépris des conventions de concession d’établissement et d’exploitation de réseaux des opérateurs existants, et des conventions internationales notamment celles de Melbourne et l’annexe 4 du protocole d’accord sur la commercialisation des services de l’Omc». Pour arriver à leurs objectifs indique l’Intersyndicale des télécommunications, «Global voice groupe propose aux Etats d’une part, d’instaurer une surtaxe sur le trafic international entrant dans le pays avec des modalités de reversement à chaque partie et d’autre part, de se faire confier la supervision et le contrôle du trafic international et national. Alors qu’une surtaxe sur le trafic international entrant et sa gestion par un Gateway unique seront un frein au développement du trafic inter-Etat». Mais aussi dit-il, «ce sera des tarifs élevés pour les consommateurs du fait de la réciprocité de toute surtaxe sur le trafic. Et comme dégâts collatéraux, cette surtaxe entraînera une perte du trafic international entrant et de revenus pour les opérateurs, en plus de la perte de devises et d’impôts pour les Etats et les économies nationales». Selon l’intersyndicale, «des forces occultes veulent soumettre le secteur à des coupes réglées pour en tirer un bénéfice privé exclusif et satisfaire un besoin insatiable d’enrichissement personnel au détriment du pays. C’est inacceptable». Des initiatives de ce genre ont pu prospérer en Guinée Conakry, indique les syndicalistes. Et d’informer : «De Septembre 2009 à ce jour, près de 15 millions de dollars ont été versés via l’agence de régulation à Global voice group qui contrôle tout le trafic international. La même chose s’est passée en Guinée Bissau et en Côte d’Ivoire pendant la période de troubles, mais le Président Gbagbo aurait annulé le décret.» Ce sont plus «de 10 milliards de francs par an qui sont en jeu et qui feront le bonheur de groupes privés sans impact aucun sur le développement économique et social du pays».