Elles n’entendent plus voir leurs nuits blanchies par le ronronnement des groupes électrogènes alimentant les pylônes de Malitel en électricité, ni voir leurs enfants exposés aux radiations émises par ces derniers. Les populations de Dialakorodji, puisque c’est d’elles qu’il s’agit , brisent le silence face à ce qu’elles qualifient, déjà, d’« intolérable ».A l’origine de la révolte des populations, la constructions par la Sotelma -Malitel de deux pylônes au cœur des habitations de Dialakorodji.
Opérationnel depuis six mois, le premier pylône focalise le mécontentement des populations. Non seulement, à cause du ronronnement du groupe électrogène qui l’alimente ; et qui selon plusieurs témoignages, trouble leur sommeil ; mais aussi, à cause des radiations qu’il émet. Radiations qui, selon eux, mettent leur vie – et celle de leurs enfants – en danger.
« Je ne suis qu’un pauvre vieil homme ; mais si rien n’est fait pour nous débarrasser de ce pylone, nous allons le détruire. Et advienne, que pourra ! », menace un habitant de Dialakorodji, les yeux rouges de colère.
Plus grave encore, ce pylone avait été érigé sur les hauteurs de Dialakorodji, sans l’accord préalable du maire. « S’il y a un accord entre Sotelma -Malitel et l’Etat, il n’existe aucun accord entre cette entreprise et la collectivité décentralisée que nous sommes », indique Oumar Guindo, maire de la Commune de Dialakorodji. Avant d’ajouter, la gorge nouée par la colère : « Comment ces gens -là peuvent venir dans notre commune, installer leurs pylones sur nos terres, sans se référer à la mairie qui a la charge de gérer le patrimoine foncier de la commune ? ».
C’est pour toutes ces raisons que le maire de Dialakorodji a mobilisé la gendarmerie pour mettre fin aux travaux de construction du second pylone. C’était vendredi dernier, dans la matinée.
Croyant avoir à faire à des populations analphabètes, Sotelma -Malitel se conduit, dans certains quartiers périphériques, comme un éléphant dans un magasin de babioles.
Après la fameuse « affaires des cartes prépayées périmées » vendues sur le marché, Sotelma -Malitel -avec désormais à sa tête Maroc -Télécom -est, de nouveau dans la tourmente.
Et le moins que l’on puisse taire, c’est qu’elle est loin d’être gagnée. Surtout, face à des populations prêtes à tout pour faire respecter leurs droits, tous leurs droits.
Oumar Babi
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