La Syrie est un des derniers marchés du Proche-Orient ayant un gros potentiel de développement, ont expliqué à Reuters des responsables du secteur des télécoms.
Le président syrien Bachar al Assad a pris quelques mesures d’ouverture économique depuis son arrivée au pouvoir il y a dix ans après la mort de son père.
Le cellulaire, une source importante de recettes pour l’Etat, doit toutefois compter avec l’intervention du pouvoir politique. Deux personnalités indépendantes qui avaient critiqué l’attribution des deux premières licences aux deux opérateurs cellulaires, MTN et Syriatel, il y a neuf ans, ont été condamnées à 12 années de prison au total.
Selon les autorités, le processus d’octroi de la troisième licence, qui a commencé le mois dernier, respectera les normes internationales.
Des représentants de Turkcell (TCELL.IS: Cotation), France Télécom (FTE.PA: Cotation), Saudi Telecom 7010.SE, d’Etisalat (Emirats arabes unis) et de Qtel (Qatar), soit les cinq sociétés présélectionnées, ont rencontré le ministre des Télécoms Imad Sabouni et ses conseillers dans un hôtel à Damas.
La société allemande Detecon, qui conseille le gouvernement syrien pour cette opération, était également présente.
“Le processus de licence se déroule avec un niveau élevé de clarté et de transparence. L’objectif de cette réunion est de parvenir à une meilleure compréhension des demandes des sociétés”, a déclaré le ministre avant une séance de questions-réponses de deux heures.
“Les questions portaient principalement sur les parties de l’appel d’offres où les investisseurs voient des risques et sur l’imprécision de certaines clauses”, a rapporté un des dirigeants.
Selon l’appel d’offres, le groupe qui se verra attribuer la licence devrait rétrocéder à l’Etat 25% du chiffre d’affaires annuel de son activité cellulaire en Syrie. Le cahier des charges prévoit aussi que l’opérateur télécoms public syrien prendra 20% de la société qui remportera la licence.
Un responsable de l’opérateur public a mis l’accent dans une question au ministre sur la nécessité de se conformer aux règles de boycott d’Israël avec la Ligue arabe.
“C’est un nouveau risque potentiel passé inaperçu”, a commenté un autre dirigeant, en soulignant le vague des règles de boycott et le caractère aléatoire de leur application.
Une autre réunion avec les cinq sociétés retenues est prévue avant l’adjudication proprement dite, le 12 avril.
(Danielle Rouquié pour le service français, édité par Matthieu Protard)
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