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orascom_djezzyLe groupe égyptien Orascom Telecom Holding (OTH) a annoncé, dimanche, dans un communiqué, que l’administration fiscale algérienne a rejeté son recours introduit après avoir reçu une notification de redressement fiscal.

L’entreprise rappelle qu’elle avait soumis au fisc ce qu’on appelle dans le jargon financier une réclamation contentieuse le 27 décembre dernier pour protester contre la notification qu’elle avait reçue le 16 novembre 2009 de la Direction des grandes entreprises pour un redressement fiscal inhérent aux exercices 2005, 2006 et 2007.

OTH indique qu’un autre recours, introduit pour l’année 2004, a également été rejeté. Le groupe égyptien signale qu’il est en train d’étudier «les options stratégiques» afin d’introduire un autre appel. Il souligne que l’entreprise n’est pas tenue de payer le montant total du redressement tant que le litige est en cours.

Il note cependant que la réglementation algérienne exige le paiement de 20% du montant, soit l’équivalent de 110 millions de dollars ainsi que des pénalités pour pouvoir introduire un autre recours. OTH s’était déjà acquitté de cette somme pour sa première requête. Le groupe affirme qu’il compte donc payer ce montant.

Le recours sera, cette fois-ci, à plusieurs niveaux en trois étapes, précise-t-on. OTH affirme que la prochaine étape pourrait être une plainte au conseil d’Etat où s’il obtient gain de cause, le fisc algérien devra lui rembourser les montants perçus.

Pourtant, la situation s’annonçait sous de meilleures auspices pour le groupe après le succès de l’opération d’augmentation du capital par voie d’émission de nouvelles actions à travers laquelle OTH espérait lever 800 millions de dollars, dont 700 millions devaient revenir aux principaux créanciers de la maison mère d’Orascom Télécom Algérie qui exploite la marque commerciale Djezzy.

L’entreprise avait annoncé récemment, dans un communiqué, que 99,67% des 4,3 milliards de nouvelles actions ont été souscrites. Les quelque 14,5 millions qui restaient, devaient faire l’objet d’une autre opération entre le 7 et le 10 mars.

Le président directeur général d’OTH, Naguib Sawiris, semble cependant de plus en plus sombrer dans le pessimisme concernant l’avenir de son groupe qui reste huitième sur le plan mondial grâce au nombre de ses abonnés estimé à 89 millions. L’homme d’affaires n’a pas exclu, dans une déclaration à la presse internationale, de céder une partie du capital d’OTH afin de lui éviter une faillite.

Le groupe aurait perdu 60% de sa valeur en deux ans. Le différend avec le fisc algérien et son conflit perdu avec France Telecom ont fini par sonner le glas des ambitions pharaoniques d’OTH dont le parcours était tel qu’il avait réussi à damer le pion à plusieurs leaders mondiaux, même dans les marchés censés leur être acquis.

En Algérie, et même si officiellement il se dit qu’il n’y a aucune pression sur l’entreprise pour qu’elle plie bagages, des sources assurent que les autorités n’ont jamais pardonné au fleuron égyptien d’avoir cédé sa filiale de production de ciment au prix fort au groupe français Lafarge, après avoir bénéficié de tous les avantages comparatifs qui avaient allégé son investissement et ce, sans en avoir informé, au préalable, les pouvoirs publics.

Yasmine Idjer “Le Financier”

 

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