Longtemps en avance sur la 3G, le Vieux continent est en mesure de déployer rapidement la génération suivante, car il suffira aux opérateurs européens de rénover leurs infrastructures, là où leurs concurrents ont été contraints d’investir plus lourdement pour construire leurs réseaux, disent des équipementiers interrogés lors du congrès sectoriel Broadband World Forum.
“L’Europe est à la traîne. Ailleurs, le phénomène a déjà démarré”, a souligné Philippe Keryer, responsable de l’activité réseaux d’Alcatel-Lucent , qui cite le démarrage de la 4G aux Etats-Unis, dans des pays d’Asie, du Moyen-Orient et d’Amérique Latine.
Le dirigeant de l’équipementier franco-américain s’attend à ce que le marché européen décolle véritablement en 2012 en Allemagne et dans les pays nordiques, puis en 2013 ailleurs sur le continent, un calendrier dont les grandes lignes sont partagées par Thomas Jul, directeur de l’Europe chez Nokia-Siemens Networks , également interrogé par Reuters.
L’Europe aura un train de retard, mais est désormais en mesure de lancer la machine puisque les licences donnant accès aux fréquences mobiles 4G sont en train d’être attribuées en France (voir ), en Espagne et en Italie notamment. Le Royaume-Uni a quant à lui reporté ses enchères à 2012, tandis que l’Allemagne a attribué ses licences l’an dernier.
La technologie 4G doit permettre des débits plus rapides sur les réseaux de téléphonie mobile à l’heure où de nouveaux usages comme la vidéo sur les smartphones font exploser le trafic de données.
INCITER LES OPÉRATEURS
Plusieurs spécialistes insistent toutefois sur l’absence d’incitation à passer à la 4G pour des opérateurs européens tentés d’amortir encore les investissements de taille qu’ils ont consacrés à la 3G.
D’autant que le passage à des offres 4G ne s’accompagne pas pour l’instant, chez les opérateurs qui les ont mises en place, d’une hausse du prix des forfaits téléphoniques, a expliqué Johan Wibergh, vice-président exécutif de l’équipementier suédois Ericsson (ERICb.ST: Cotation), qui revendique 60% du marché mondial des réseaux de nouvelle génération.
“Les prix sont les mêmes que pour la 4G”, a confirmé Mike Wright, directeur de la division mobile de l’opérateur australien Telstra .
“Nous voulons que nos abonnés passent sur la 4G parce que c’est moins cher pour nous de transmettre le trafic de données sur ces nouveaux réseaux”, a-t-il nuancé.
Alcatel Lucent et NSN ajoutent que, contrairement au passage aux réseaux mobiles 3G, aujourd’hui utilisés pour le transfert de données sur les mobiles et le développement d’usages comme la vidéo, la transition à la 4G sera moins coûteuse et potentiellement très rapide.
“Il suffirait d’une mise à jour logicielle (…). Des antennes multi-fonctions sont déjà en train d’être déployées. Le déploiement de la 4G sera en réalité comme allumer un interrupteur”, explique Thomas Jul de l’Europe chez Nokia-Siemens Networks.
“Ce ne sera pas le ‘bigbang’ qu’on a connu avec la 3G.”
Cyril Altmeyer
[readon1 url=”http://fr.reuters.com”]Source :fr.reuters.com [/readon1]