Ingénieurs, économistes ou juristes, ils étaient plus d’une trentaine de cadres issus de structures de régulation ou d’opérateurs de téléphonie à prendre part à ce séminaire. Objectif : renforcer leurs capacités sur le modèle CMILT (coût moyen incrémental de long terme) d’interconnexion. Les débats furent très riches, à entendre les participants. Les résultats des échanges permettront d’engager nos pays respectifs sur la voie d’une bonne maîtrise des coûts des services, éléments indispensables à une bonne gestion des réseaux.
« Les échanges fructueux de ces quatre jours vont consolider vos connaissances techniques, juridiques et économiques et vont vous permettre d’être plus performants dans votre travail de tous les jours au sein de vos entreprises respectives », se convainc Abdoulaye Barry, membre du conseil de régulation de l’ARCEP, président de la cérémonie de clôture du séminaire. Un séminaire qui « témoigne du dynamisme de notre secteur, de la capacité à remettre en cause nos pratiques, à les analyser, à les faire progresser pour le plus grand bénéfice des consommateurs », ajoute-t-il.
Le modèle CMILT est un modèle qui consiste à déterminer les coûts d’interconnexion grâce à des calculs scientifiquement établis et démontrés. « Ce sont des calculs basés sur des réalités économiques et validés par des outils informatiques qui sont élaborés de manière très complexe sur le logiciel EXCELL », précise Nouredine Mohamedou, expert en informatique combinatoire à l’autorité de régulation de Mauritanie, bénéficiaire de la formation. Ce mode de détermination de coût de la terminaison donne une très bonne idée aussi bien aux opérateurs qu’aux régulateurs sur le coût annuel.
A travers les données brutes fournies par les opérateurs, le régulateur aura une idée plus claire grâce à cet outil scientifique. « Je prends un modèle vierge dans lequel je vais injecter les données qui seront fournies obligatoirement par les opérateurs afin de savoir ceux qui respectent leurs cahiers de charge et ceux qui ne les respectent pas », soutient Nouredine Mohamedou, qui s’engage à mettre en application les connaissances acquises à Ouagadougou, dès cette année 2012. « C’est exactement le rôle du régulateur ». Ajoute-t-il. CMILT étant un modèle à la carte, les différents opérateurs pourraient l’adapter à leur système comptable et financier.
« Bien monté, bien utilisé, ce sera un outil d’aide à la décision aussi bien pour le régulateur que pour les opérateurs », reconnait Adama Dermé, de l’opérateur Airtel-Burkina. Bien maîtrisé par les opérateurs et les régulateurs, le mode de détermination des couts incrémentaux (CMILT) permettra de proposer aux consommateurs des tarifs qui tiennent compte de la réalité. Car, « c’est une manière de chercher les voies et moyens de pouvoir donner une facturation, un tarif juste », sans « forcément réduire nos marges bénéficiaires », précise Adama Dermé.
Moussa Diallo
Source: lefaso.net
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