Le 23 juillet dernier, un communiqué officiel rappelle que le processus de renouvellement des licences des opérateurs de téléphonie entrepris en juin de l’année dernière a abouti à des négociations et à la signature, le 22 mai de cette année, de deux arrêtés fixant les conditions financières de renouvellement des licences par le ministre des Postes et télécommunications. Les autorités avaient indiqué que, les structures étatiques notamment Togo Telecom et Togo Cellulaire ont commencé à exécuter les dispositions de ces arrêtés.
Depuis la décision du gouvernement, c’était le black-out total au niveau des responsables du groupe Atlantique Télécom-Togo. Ils se refusaient à tout commentaire insinuant qu’ils allaient tenir dans les prochains jours, une conférence de presse pour faire le point. Jusqu’alors rien de cela n’est fait. Le vin est tiré, il faut le boire. Néanmoins, un responsable de MOOV qui a requis l’anonymat indique que leur structure est bien en mesure de payer les dix milliards mais se refuse de les verser pour des raisons que nous avons pu recueillir auprès des sources concordantes.
MOOV privé des avantages sur redevances
En effet, depuis l’installation de la Société MOOV, il est crée une situation conflictuelle qui oppose MOOV à l’ARTP et à Togo Télécom. Moov n’a cessé de négocier avec les autorités pour obtenir des avantages liés à cette redevance. Des avantages qui sont naturellement concédés à la société d’Etat, concurrente de Moov, Togocellulaire. Pour obtenir une communication vers l’étranger, le réseau Moov est obligé de passer par des contournements fantaisistes et onéreux. L’appel traverse les réseaux de certaines installations locales avant d’être autorisé pour l’étranger. Un contournement, qui coûte, réduit la qualité et ralenti l’appel qui parfois ne passe pas. Cette situation a déjà crée une alternation entre les responsables de MOOV et la société Togotélécom.
Le réseau MOOV a eu toutes les difficultés du Monde pour obtenir le roaming, alors qu’ailleurs au bénin et en Côte d’Ivoire, le contrat de redevance concède à cette société, des avantages du genre. Pire, il se pose également le problème de taxes douanières. En fonction du coût élevé de la redevance, il existe des facilités compensatoires sur les taxes vis-à-vis de certains produits. Ceci oblige le partenaire du réseau GSM à investir dans le social et le sponsoring de certaines activités culturelles et économiques du pays. Ces activités, Moov les mène, mais ne bénéficie de rien en retour. Le Patron de l’autorité de réglementation ne veut rien comprendre et reste intransigeant malgré toutes les négociations que la société a faites. Ce qui amène les observateurs à aborder une autre piste, celle d’un acharnement à des fins non encore élucidées.
Les origines du Groupe Atlantique qui ne plaisent pas
Le réseau Moov appartient après tout aux investisseurs saoudiens avant d’être piloté par un ivoirien. La conquête de l’Afrique par des groupes économiques arabes et Chinois est une menace réelle pour les impérialistes occidentaux qui perdent de plus en plus le terrain. Or, c’est un terrain qui est politiquement miné par ces groupes occidentaux qui veulent s’y installer et de façon durable. C’est pourquoi le Groupe Etisalat, propriétaire du Groupe Atlantique Télécom suscite des remous surtout qu’on annonce sur des confusions suspectes l’arrivée du Groupe français Orange. « C’est une question d’intérêt et de guerre de réseaux, » nous a confié un expatrié Européen sous le sceau de l’anonymat.
Un grand dossier qui met les responsables de MOOV dans une situation de mutisme, de peur d’aggraver leur sort en s’engageant dans un bras de fer avec les autorités. Les togolais et tous les observateurs attendent donc de voir jusqu’où ira le dossier MOOV et quels en seront les rebondissements. « Nous travaillons avec l’état pour une reprise rapide », c’est en ces termes que l’opérateur de téléphonie mobile a consolé ses centaines de milliers d’abonnés qui pourraient n’avoir comme alternative que de se plier sur l’autre réseau étatique. D’aucuns pensent que cette une stratégie visant à pousser à la porte, un concurrent de taille même si le président de l‘ARPT avait soutenu ne voir à l’horizon aucun concurrent.
Alors qu’on note près de trois à quatre opérateurs de téléphonie mobile dans les pays de la sous-région, le Togo n’en compte que deux avec un qui vient d’être suspendu. La situation semble ne pas inquiéter Palouki Massina qui avait déclaré que ce n’est pas pour la première fois qu’un opérateur de téléphonie mobile est suspendu dans un pays.
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