Ce n’est qu’en début 2012 que le régulateur décide d’opérer une réduction de plus de 36% sur le prix de cette terminaison. La plus importante de son histoire. Mais voilà que l’INT créer la surprise générale en imposant aux opérateurs mobiles une nouvelle tarification en moins de 7 mois depuis sa première décision. Soit une réduction de 50% au total par rapport à l’année précédente.
«Mais ce n’est pas assez», nous dit-on du côté de l’instance. «Nous venons d’auditer les états de synthèse des opérateurs pour l’année 2010. Nous avons maintenant une idée claire sur le coût réel de la terminaison d’appel sur le réseau de chacun d’eux. Malgré cette baisse la marge est toujours importante».
Pourquoi le régulateur s’est alors limité à cette «petite» réduction s’il y a toujours possibilité de la réduire davantage? «Nous avons étudiés les pratiques internationales dans la matière et avons consultés les experts internationaux. Nous avons trouvé qu’il fallait y procéder par étape pour ne pas brusquer le marché des télécoms. Les opérateurs ont commencé déjà à contester le timing de cette réduction car ils ne l’ont pas étudié dans leur Business Plan annuel. C’est la raison pour laquelle nous leur avons donné jusqu’au premier octobre pour appliquer cette nouvelle tarification. Ils auront ainsi le temps d’adapter leur Business Plan de 2012».
Par le biais de cette décision, l’INT espère que les 3 opérateurs lancent prochainement des offres où le prix de la minute inter et intra opérateur soit encore plus avantageux. Mais le régulateur ne compte pas s’en arrêter là. Il promet une troisième réduction pour début 2013. Il vise en effet à ce que le prix de terminaison d’appel mobile soit égal à son coût réel.
Entre temps, le régulateur s’apprête à étudier les états de synthèse de 2011 et dont les résultats sont attendus d’ici la fin de cette année. A noter que l’INT n’a pu accéder, pour la première fois, à ces données qu’après la chute du régime en janvier 2011. Avant cette date, l’INT envoyait chaque année une requête aux opérateurs leur demandant ces états de synthèse. Des demandes qui n’ont jamais étaient satisfaites puisque le pouvoir public (notamment le ministère des TIC sous Ben Ali) intervenait à chaque fois pour contrecarrer les décisions du régulateur.
«Après la chute du régime, les opérateurs ont montré leur volonté de jouer la carte de la transparence», nous précise un représentant de l’INT. «Nous avons alors préparé tous le processus (auditeurs, cabinets de consulting, la forme des états de synthèse, l’équipe d’économistes, etc.) courant 2011 et avons commencé le travail vers la fin de l’année dernière».
Ces audits de 2010 ont également eu le mérite de montrer à l’INT que le prix d’interconnexion pour le fixe était relativement élevé. Le régulateur a alors décidé de réduire également le prix de la terminaison d’appel pour le fixe en simple transit (appel qui passe par un seul central téléphonique) de 35 millimes HT à 34 millimes HT. Quant au double transit (deux centraux téléphoniques impliqués dans le passage de l’appel téléphonique), il passe de 55 millimes HT à 44 millimes HT.
«Cette tarification est très proche du coût réel de la terminaison d’appel sur le fixe», fait noter note interlocuteur. «La marge s’est maintenant réduite à quelques millimes près. Nous allons encore étudier les états de synthèse du fixe de Tunisie Telecom pour l’année 2011 cette fois ci et allons décider du prix final d’interconnexion qu’on devra appliquer pour 2013».
En conséquence, on s’attend à ce qui le coût d’une communication d’un fixe ou mobile vers le réseau fixe de TT soit revu à la baisse. Mais d’un autre côté, ce rapport a mis l’INT dans une situation très embarrassante par rapport à Tunisie Telecom. D’après les états de synthèse de 2010, Tunisie Telecom affiche, en effet, un déficit de 100 millions de DT de dinars environs sur l’accès de son réseau de téléphonie fixe (raccordement et entretien).
Ce chiffre très inquiétant a poussé l’INT à attendre les résultats de ses audits de l’année 2011. Ceci lui permettra de mieux se prononcer sur les mesures nécessaires afin de sauver la branche fixe de Tunisie Telecom d’une faillite imminente. Sans ce plan de sauvetage, ni Tunisiana ni Orange ne pourront commercialiser leurs offres fixes. A suivre.
Source: thd.tn